Fil d'Ariane
Les discussions entre partenaires sociaux ont abouti. Le CNT a conclu un accord sur la réforme des régimes de fin de carrière.
En application de l’accord de gouvernement, le CNT a conclu, le 21 octobre 2025, plusieurs conventions collectives de travail. Celles-ci portent notamment sur la réforme prévue du système des régimes de fin de carrière, visant à encourager les travailleurs à rester actifs plus longtemps sur le marché de l’emploi. Les mesures déjà prises par le gouvernement à cet effet ont été précisées dans un AR du 5 septembre 2025, publié le 30 octobre 2025. À partir de 2026, le nombre d’années de passé professionnel nécessaire pour pouvoir bénéficier d’un régime de fin de carrière et des allocations d’interruption sera progressivement augmenté jusqu’en 2030. Un calendrier spécifique est prévu pour les travailleuses.
Motif de la réforme
Le 21 octobre 2025, le Conseil national du travail (CNT) a conclu plusieurs conventions collectives de travail dans le cadre de la réforme des régimes de fin de carrière. Ces réformes découlent de l’accord de gouvernement De Wever, qui mise sur une politique de l’emploi ambitieuse afin de maintenir les personnes au travail plus longtemps. Pour y parvenir, le système existant de crédit-temps fin de carrière a notamment été revu comme un instrument permettant de mieux concilier la vie professionnelle et la vie privée.
Ancien régime
Actuellement, un travailleur a en principe droit au crédit-temps fin de carrière dès qu’il atteint l’âge de 55 ans et peut justifier d’un passé professionnel d’au moins 25 ans, en plus de remplir certaines conditions supplémentaires relatives à son occupation et son ancienneté. Cette règle générale connaît toutefois des exceptions, permettant dans certains cas de bénéficier d’un régime de fin de carrière dès l’âge de 50 ans.
Les travailleurs ne peuvent toutefois prétendre aux allocations d’interruption qu’à partir de 60 ans (ou 55 ans dans le cas des régimes dérogatoires).
Accord du gouvernement
L’accord du gouvernement visait à instaurer un nouveau régime permettant aux travailleurs âgés d’au moins 55 ans de poursuivre leur activité à temps partiel, à condition de justifier d’une carrière professionnelle en tant que salarié qui serait augmentée progressivement entre 2025 et 2030. En 2025, la condition aurait été fixée à un minimum de 30 années de passé professionnel, comprenant au moins 156 jours de travail par an. D’ici 2030, ce seuil devait atteindre 35 années.
Lors de l’élaboration de cette réforme, il a été délibérément choisi de maintenir un nombre de jours de travail par an plus bas afin de répondre aux critiques selon lesquelles le dispositif pourrait entraîner une discrimination fondée sur le genre.
Nouveau régime
Dans les CCT conclues le 21 octobre 2025, qui entreront en vigueur le 1er janvier 2026, les partenaires sociaux ont opté pour d’autres mesures poursuivant le même objectif : stimuler des carrières plus longues tout en tenant compte des inégalités existantes.
Il a ainsi été décidé d’augmenter progressivement le nombre d’années de passé professionnel exigées, tout en maintenant la norme actuelle de 312 jours de travail ou assimilés par an, sans imposer de minimum de jours effectivement prestés. Un calendrier distinct a été établi pour les travailleuses, afin de tenir compte de la réalité spécifique de leur carrière professionnelle. Cette augmentation progressive s’appliquera tant au droit à un régime de fin de carrière qu’au droit aux allocations d’interruption.
Année | Passé professionnel | |
Hommes | Femmes | |
| 2025 | 25 | 25 |
| 2026 | 31 | 26 |
| 2027 | 32 | 27 |
| 2028 | 33 | 28 |
| 2029 | 34 | 29 |
| 2030 | 35 | 30 |
Par ailleurs, il est désormais prévu, comme règle générale, que les régimes de fin de carrière ne soient accessibles qu’à partir de 60 ans. Cette mesure ne nécessite pas la conclusion d’une convention collective de travail distincte.
Des exceptions subsistent toutefois, permettant aux travailleurs d’accéder dès 55 ans à un régime de fin de carrière. Dans ces cas, il est cependant requis qu’une convention collective de travail sectorielle ou d’entreprise soit applicable. Il s’agit des situations pour lesquelles un minimum de 25 années de passé professionnel est requis :
- occupation dans une entreprise en restructuration ou en difficultés ;
- exercice d’un métier lourd (le travail en équipes successives, le travail en services interrompus ou le travail de nuit) ;
- incapacité de continuer à exercer une activité dans le secteur de la construction ;
- être un travailleur de groupe-cible relevant de la CP n°327 (entreprises de travail adapté et ateliers sociaux).
Le régime de la longue carrière avec 35 années de passé professionnel et 55 ans d’âge est également maintenu.
À partir de 2026, les travailleurs à temps plein dont l’horaire s’étend sur moins de cinq jours par semaine auront également le droit de demander une réduction de carrière d’1/5, ce qui n’était pas possible auparavant.
Point d’attention
À partir du 1er janvier 2026, les travailleurs devront en principe avoir atteint l’âge de 60 ans pour pouvoir bénéficier du crédit-temps fin de carrière. Le nombre d’années de passé professionnel requis augmentera progressivement jusqu’en 2030, selon un calendrier distinct pour les hommes et pour les femmes. La règle de calcul des années de passé professionnel n’est pas fondamentalement modifiée.